Arménie : Printemps dans le petit Caucase
- Voyage à vélo 2011-2013 -
De Noyemberian à Idjevan, les villages abandonnés me plongent dans la mémoire d’un conflit encore à fleur de peau.
L’Arménie change reprend des couleurs sur les berges du lac Sevan. La route du sud est aussi ardue qu’elle est délabrée, un bon test avant l’Iran.
Escapade en zone sinistrée
Alors que je m’apprête à passer la frontière arménienne, un ami en Géorgie me rappelle mon inconscience de ne pas avoir pris plus au sérieux les morsures des deux molosses : « En Géorgie, beaucoup de chiens sont enragés ».
Sur ces bons conseils, je me résous à pédaler jusqu’à l’hôpital le plus proche, à Noyemberian. Ce n’est pas la route que j’avais prévue et je n’ai pas de carte de la région, j’avance à l’aveugle et en soirée je rejoins Noyemberian, exténué par le relief.
A l’hôpital, le médecin chef qui m’invite à regarder le foot dans son bureau me parle du conflit avec l’Azerbaïdjan voisin, il évoque les snipers sur la route et fréquents échanges de tir, puis il se veut rassurant : « Surtout ne t’arrête pas. Si tu ne fais que passer, il ne devrait rien t’arriver ».
Du lac Sevan à Yeravan
Situé à 1900 mètres d’altitude, le lac Sevan est une petite mer intérieure, une agréable balade avant de rejoindre Yerevan, la capitale Arménienne.
Le mont Ararat et la route du sud
Au sud-ouest de Yerevan se trouve le symbole de l’Arménie, le mont Ararat, aujourd’hui situé en Turquie. Avant de prendre la route du sud, j’ai bivouaqué dans l’enceinte du monastère de Khor Virap qui offre une magnifique vue sur Ararat. Au petit matin, ce ne sont pas les oiseaux mais les hauts parleurs des mosquées turques situées à quelques kilomètres de là qui m’ont tirés de mon sommeil.
Traversée du petit Caucase jusqu'à la frontière Iranienne
De Yerevan à la frontière Iranienne, il y a une seule route, plutôt défoncée, qui traverse la petit Caucase. Si la portion de route qui précède Goris est joliment vallonnée, la suite est absolument éprouvante et certains cols sont encore enneigés.
Après une nuit dissimulé sous un chapiteau aux effigies de coca-cola, je rejoins la rivière Aras qui sépare deux mondes. La police Russe qui patrouille photocopie mon passeport dans tous les sens et me rappelle de ne pas prendre de photo… de l’autre côté l’Iran me tend les bras.